Auteur |
Message |
| Trier par date décroissante |
babel |
Posté le: 22/1/2007 09:33 | Sujet du message: Accusé réception du vent | |
Email: babel@etoiles.net | |
|
Accusé réception du vent.
Lautréamont a dit "Les chants désespérés sont les plus beaux" C’est son idée. Parfois, ils sont beaux. Mais les chants bien espérant aussi, parfois, bien que Rilke déconseille de chanter l’amour : c’est un piège permanent, entre le mièvre, le fade, et la banal, les gens heureux dit-on n’ont pas d’histoire. Il faut juste chercher la lente, douce et dure, résonance de l’aimer. Hier, il y avait du vent. J’ai regardé : il venait de chez toi, et ça soufflait. Dieu que ça soufflait… Alors, je suis allé dehors. Bras ouverts dans le vent, le vent, ce vent, le vent qui me venait de toi, et puis toi au bout de mon vent, et j’ai marché la tête dans le vent le vent qui venait de toi, le vent au moins de chez toi, le vent au moins d’à travers toi. Certains ont pensé à une faille dans ma calebasse, à marcher comme ça, en humant le vent, à contre vent Pouvaient-ils savoir que saumon remontant le courant d’air je te revenais ? Hier j’ai embrassé le vent parce qu’il venait de toi Parce que le loin d’après le bout du monde Était plein de nous, plein de vent, de riens qui soufflent De toi, de moi, et du vent qui nous unit Tu sais, l’amour c’est simple Comme un espace, un intervalle, un différé Où tu as ton aise et moi le mien Et au milieu le vent Tu sais le vent qui remplit le vide avec du rien le vent qui vient de moi, le vent au moins de chez toi, le vent au moins d’à travers nous contre marées et vents. Lautréamont a dit "Les chants désespérés sont les plus beaux" mais, ce jour-là, il n’y avait pas vent.
|
|
|
nayan |
|
Et s'il n'y a pas de vent Il faut inventer le vent De vent je me suis coiffé Et vite je suis décoiffé Et quand tu n'as pas beaucoup De cheveux alors le vent S'enmêle en des pensées dézairtiques
nayan
----- Message d'origine ----- Accusé réception du vent.
Lautréamont a dit "Les chants désespérés sont les plus beaux" C’est son idée. Parfois, ils sont beaux. Mais les chants bien espérant aussi, parfois, bien que Rilke déconseille de chanter l’amour : c’est un piège permanent, entre le mièvre, le fade, et la banal, les gens heureux dit-on n’ont pas d’histoire. Il faut juste chercher la lente, douce et dure, résonance de l’aimer. Hier, il y avait du vent. J’ai regardé : il venait de chez toi, et ça soufflait. Dieu que ça soufflait… Alors, je suis allé dehors. Bras ouverts dans le vent, le vent, ce vent, le vent qui me venait de toi, et puis toi au bout de mon vent, et j’ai marché la tête dans le vent le vent qui venait de toi, le vent au moins de chez toi, le vent au moins d’à travers toi. Certains ont pensé à une faille dans ma calebasse, à marcher comme ça, en humant le vent, à contre vent Pouvaient-ils savoir que saumon remontant le courant d’air je te revenais ? Hier j’ai embrassé le vent parce qu’il venait de toi Parce que le loin d’après le bout du monde Était plein de nous, plein de vent, de riens qui soufflent De toi, de moi, et du vent qui nous unit Tu sais, l’amour c’est simple Comme un espace, un intervalle, un différé Où tu as ton aise et moi le mien Et au milieu le vent Tu sais le vent qui remplit le vide avec du rien le vent qui vient de moi, le vent au moins de chez toi, le vent au moins d’à travers nous contre marées et vents. Lautréamont a dit "Les chants désespérés sont les plus beaux" mais, ce jour-là, il n’y avait pas vent.
|
|
|
Jilber France |
Posté le: 22/1/2007 19:57 | Sujet du message: Alfred... Alfred... ? | |
| |
|
Extrait de la "Nuit de Mai" d'Alfred de Musset :
Les plus désespérés sont les chants les plus beaux, Et j'en sais d'immortels qui sont de purs sanglots. Lorsque le pélican, lassé d'un long voyage, Dans les brouillards du soir retourne à ses roseaux, Ses petits affamés courent sur le rivage En le voyant au loin s'abattre sur les eaux. Déjà, croyant saisir et partager leur proie, Ils courent à leur père avec des cris de joie En secouant leurs becs sur leurs goitres hideux. Lui, gagnant à pas lents une roche élevée, De son aile pendante abritant sa couvée, Pêcheur mélancolique, il regarde les cieux. Le sang coule à longs flots de sa poitrine ouverte; En vain il a des mers fouillé la profondeur; L'Océan était vide et la plage déserte; Pour toute nourriture il apporte son cœur. Sombre et silencieux, étendu sur la pierre, Partageant à ses fils ses entrailles de père, Dans son amour sublime il berce sa douleur, Et, regardant couler sa sanglante mamelle, Sur son festin de mort il s'affaisse et chancelle, Ivre de volupté, de tendresse et d'horreur. Mais parfois, au milieu du divin sacrifice, Fatigué de mourir dans un trop long supplice, Il craint que ses enfants ne le laissent vivant; Alors il se soulève, ouvre son aile au vent, Et, se frappant le cœur avec un cri sauvage, Il pousse dans la nuit un si funèbre adieu, Que les oiseaux des mers désertent le rivage, Et que le voyageur attardé sur la plage, Sentant passer la mort, se recommande à Dieu. Poète, c'est ainsi que font les grands poètes. Ils laissent s'égayer ceux qui vivent un temps; Mais les festins humains qu'ils servent à leurs fêtes ressemblent la plupart à ceux des pélicans. Quand ils parlent ainsi d'espérances trompées, De tristesse et d'oubli, d'amour et de malheur, Ce n'est pas un concert à dilater le cœur. Leurs déclamations sont comme des épées : Elles tracent dans l'air un cercle éblouissant, Mais il y pend toujours quelque goutte de sang. |
|
|
babel |
|
et voilà, une gaffe et de plus !!!!! eh oui, cliquez sur le lien ci-dessus et zouk votre machine vous téléchergara un petit fichier, 28 pages : les chants du Comte de Lautréamont qui n'a pas dit, alors quel chantier ici bas !!!! "O lac....Alfonse, Alfred, Alaric" Mais :
Lautréamont a dit "Les chants désespérés sont les plus beaux"
ça sonnait joli pourtant gommez-moi ça et mettez-y
Un jour, Monsieur de Musset a dit "Les chants désespérés sont les plus beaux"
au début et à la fin, merci.... |
|
|
lazuly Belgique |
|
Puisque l'on parle beaucoup de vent sur le forum. Un extrait de l'un de mes textes préférés sur le vent.
A la gloire du vent
Toi qui t'en vas là-bas, Par toutes les routes de la terre, Homme tenace et solitaire, Vers où vas-tu, toi qui t'en vas ?
- J'aime le vent, l'air et l'espace ; Et je m'en vais sans savoir où, Avec mon coeur fervent et fou, Dans l'air qui luit et dans le vent qui passe.
...
- D'où que vienne le vent, Il rapporte de ses voyages, A travers l'infini des champs et des villages, On ne sait quoi de sain, de clair et de fervent. Avec ses lèvres d'or frôlant le sol des plaines, Il a baisé la joie et la douleur humaines Partout ; Les beaux orgueils, les vieux espoirs, les désirs fous, Tout ce qui met dans l'âme une attente immortelle, Il l'attisa de ses quatre ailes ; Il porte en lui comme un grand coeur sacré Qui bat, tressaille, exulte ou pleure Et qu'il disperse, au gré des saisons et des heures, Vers les bonheurs brandis ou les deuils ignorés.
- Si j'aime, admire et chante avec folie Le vent, Et si j'en bois le vin fluide et vivant Jusqu'à la lie, C'est qu'il grandit mon être entier et c'est qu'avant De s'infiltrer, par mes poumons et par mes pores, Jusques au sang dont vit mon corps, Avec sa force rude ou sa douceur profonde, Immensément il a étreint le monde.
Émile VERHAEREN
|
|
|