Ici mars fait l’intérim de janvier parti en coup de vent Toi tu restes dans nos journées, quelque part Entre ton calendrier et le nôtre Une bourrasque rapproche nos manteaux Effeuille les premiers bourgeons et les derniers bouquets…
Dans le jardin, les draps séchant se font cerfs-volants, De la cuisine, on pourrait croire que nous séparent Les embruns, les miles, jurons et patenôtres Ces cordages posés sur la jetée de moi à ton bateau Je lisse ma robe, déjà, j’entends le moteur souquer
Les avions et les moteurs ont reprisé le vide au fil Des lettres et des cartes, et des mains qui s’essuient En défripant le devant de la jupe, à grands gestes Tout ce vide entre nous est plein de nous, rien Ne nous éloigne autant que tout nous unit
Tu rentreras tard du travail, la table est mise Tu as des amies à voir, je patienterai La vie t’a soufflé plus loin où je suis pas Ne t’inquiète pas des gelées : elles sont de saison. Ici mars fait l’intérim de janvier parti en coup de vent Toi tu restes dans nos journées, quelque part Entre ton calendrier et le nôtre |