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Message |
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f France |
Posté le: 19/1/2007 09:45 | Sujet du message: Suite (de la suite) pour elle | |
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La mer bouillonne et toi, sur la mer désormais sans sirène, tu laboures la mer à la houe de tes bras, et tu la bines, et tu la bêches. Dès le coup de serpe du coq, tu te confonds avec la gerbe jaillissante charnelle, lait de lin pétri d'étoile, cire et huile. Voyageuse, laisse picorer les colombes, monte, monte, suis la guise des biefs : à chaque aube le vent se lève, et la faim de ton froment. Les avenirs ne commencent à croître que dans le boisseau de tes bras.
Abrogée l'heure familière, le chemin caillouteux se glisse sous tes pieds et toi, passante en fuite lente, tu scandes le pouls du jour parmi les seigles épiés, les ponts romans, la montée d'escaliers tentateurs où la mesure de ton pas se propage à tes flancs. Pour ce balancement de voilier à l'aiguade, prête-moi cartes et compas. Ouvre la route, que j'accède à ton rhum le plus violent ! |
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Léon France |
Posté le: 20/1/2007 14:42 | Sujet du message: RE: Suite (de la suite) pour elle | |
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Très beau texte, merci.
Léon
----- Message d'origine ----- La mer bouillonne et toi, sur la mer désormais sans sirène, tu laboures la mer à la houe de tes bras, et tu la bines, et tu la bêches. Dès le coup de serpe du coq, tu te confonds avec la gerbe jaillissante charnelle, lait de lin pétri d'étoile, cire et huile. Voyageuse, laisse picorer les colombes, monte, monte, suis la guise des biefs : à chaque aube le vent se lève, et la faim de ton froment. Les avenirs ne commencent à croître que dans le boisseau de tes bras.
Abrogée l'heure familière, le chemin caillouteux se glisse sous tes pieds et toi, passante en fuite lente, tu scandes le pouls du jour parmi les seigles épiés, les ponts romans, la montée d'escaliers tentateurs où la mesure de ton pas se propage à tes flancs. Pour ce balancement de voilier à l'aiguade, prête-moi cartes et compas. Ouvre la route, que j'accède à ton rhum le plus violent ! |
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