Un article de Michel Collon tire le signal d'alarme. Cela se passe près de chez vous,chez nous, c'est utile de le dire haut et fort.Moi citoyen de cette Belgique colonisée, je le dis à vous autres gens du forum d'ici et d'ailleurs.
Le Clea est le Comité pour la liberté d'expression et d'association (Belgique) Il faut signaler à nos amis étrangers que la ministre de la Justice vient de faire emprisonner pour cinq ans un jeune militant dont elle avait elle-même reconnu qu'il n'avait commis aucun acte délictueux. Son tort : dénoncer les violations des Droits de l'Homme en Turquie, un régime avec lequelle cette ministre laurette Onkelinx, flirte scandaleusement. Voir aussi : Itinéraire d'un procureur hors-la-loi http://www.michelcollon.info/articles.php?dateaccess=2007-01-11% 2006:47:57&log=invites Depuis le 7 novembre, Bahar Kimyongür est en prison. Alors que ce jeune citoyen belge n’a commis aucun délit, aucun acte illégal, aucune violence contre qui que ce soit, la Justice l’a condamné à 5 ans d’emprisonnement ferme. En l’accusant d’être le dirigeant d’une organisation terroriste ! On croit rêver, pourtant on ne rêve pas. Suite à un procès trafiqué et malmené du début à la fin, le tribunal a accouché d’un verdict totalement arrangé et partial. Dans un seul but: bâillonner ce militant progressiste et courageux… Bahar était en effet le porte-parole efficace d’un Bureau d’Information qui, durant dix années, sera parvenu avec succès à énoncer et dénoncer le sort ignoble réservé par la Turquie aux prisonniers politiques de ce pays. Fondant son jugement scandaleux sur la nouvelle législation «antiterroriste», la Cour d’Appel de Gand est ainsi arrivée aux résultats judiciaires exigés par l’Etat turc: faire définitivement taire un de ses opposants - alors que le Bureau d’Information du DHKC, installé à Bruxelles, a toujours agi en toute légalité (ce que la ministre de la Justice a elle-même reconnu). Il est donc indispensable de nous mobiliser afin d'exiger que la Belgique en respecte concrètement l’Article 19 de la Décélaration des Droits de l'Homme: «Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit».
En même temps qu'elle condamnait Bahar Kimyongür, la Cour d’Appel de Gand a également confirmé, voire aggravé, les peines prononcées contre six autres prévenus n'ayant eux non plus jamais commis d’actions violentes (le dossier d’instruction en fait foi) - ni en Belgique, ni nulle part ailleurs. Peu importe : leur appartenance supposée à l’organisation de gauche turque DHKP-C aura suffi au Tribunal pour les punir abusivement de 4 à 7 ans de réclusion. Un verdict outrancier, délibérément excessif, au prétexte que ce mouvement révolutionnaire (bien implanté dans la classe ouvrière, les syndicats, la fonction publique et la jeunesse étudiante turcs) est parfois amené à recourir en Turquie à des actions de représailles violentes contre des policiers tortionnaires bénéficiant d’une impunité totale, contre des politiciens véreux qui se croient tout permis ou contre des caïds de la mafia protégés par le pouvoir…
HUMILIÉS, SOUMIS À DES TRAITEMENTS DÉGRADANTS EN PRISON
Or trois de ces condamnés, emprisonnés à Bruges depuis qu’a été prononcé le jugement de première instance le 28 février dernier, y sont soumis à des conditions de détention abusives, inacceptables, indignes d’un Etat de droit. Car cela fait plus de 270 jours que Sükriye Akar, Musa Asoglu et Kaya Saz subissent des actes de contrainte qui n’ont pour intention que de les avilir et de les humilier: isolement total, privation sensorielle, fouilles anales systématiques, troubles volontaires du sommeil. «Volontaires» : une lumière aveuglante de 80 watts, située juste au-dessus de leur tête, reste allumée toute la nuit. Depuis l'application de ce châtiment, il est impossible aux trois condamnés de dormir la nuit, ce qui provoque un état d’insomnie permanent et risque d’entraîner une série de dérèglements physiques et psychiques. Un régime carcéral inhumain qui est le fait de la Ministre de la Justice, laquelle - malgré cinq décisions de justice exigeant qu'il soit mis fin à ces pratiques dégradantes - renouvelle à chaque fois ses directives auprès de l'administration pénitentiaire afin que ces mesures de coercition soient maintenues, voire renforcées. Pour protester contre cet autoritarisme ministériel, Musa Asoglu est en grève de la faim depuis le 31 octobre. Dernier exemple en date de la veulerie de l’administration pénitentiaire pour faire plier «les trois de Bruges» : à l’instar de tous les autres détenus, ils ont normalement le droit de recevoir des vêtements «une fois l’été, une fois l’hiver». Sükriye Akar a introduit sa demande il y a quelques jours, mais le directeur de la prison refuse de lui accorder ce à quoi elle a droit parce qu’avec ses deux autres camarades, elle s’est pourvue en Cassation! On lui a donc fait clairement comprendre que si elle revenait sur cette décision, elle aurait droit à des pull over…
Il est donc vraiment indispensable de nous mobiliser afin d'exiger que la Belgique respecte concrètement l'Article 3 de la Convention européenne des Droits de l'Homme. Celle-ci interdit de porter atteinte à l'intégrité physique et mentale d'une personne en la soumettant à la torture ou à des peines ou traitements inhumains.
- Liberté pour Bahar. Résister n’est pas un crime: c’est un droit légitime. - Nullité du jugement prononcé contre le DHKP-C : procès trafiqué, jugement annulé. - Pas de traitements inhumains dans les prisons. - Suppression des lois antiterroristes: au lieu d’apporter plus de sécurité, elles mettent nos libertés fondamentales en danger. |