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Agnès Royaume-Uni |
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Voir la mer pour la première fois, à huit ans, c’était aussi découvrir l’horizon, un espace sans limites de collines ou de maisons. La Zélande était froide en mars, le sable humide de la plage de Cadzandt était vaste et magique.
En retournant vers la petite Morris Minor parquée près de la première dune, j’ai trouvé une pierre lisse, plate et grise comme la mer du Nord. C’était le talisman, emballé précieusement dans un mouchoir et caché au fond d’un tiroir pour l’en sortir quand il fallait pour réussir plus de chance que de savoir (un examen de dessin, le permis de conduire, un rendez-vous important). Le talisman permettait de rentrer aux petites heures sans réveiller les parents, de faire s’arrêter les camions devant un pouce levé à l’entrée de l’autoroute du Sud, de ralentir le bus lors d’une arrivée tardive à l’arrêt.
Est-ce dans un déménagement qu’il s’est retrouvé oublié ? Une quarantaine d’années, fortes de santé procréatrice et de certitudes, ont ri des superstitions et n’avaient besoin que d’elles mêmes.
Voici que j’ai reçu, en cadeau d’anniversaire, une pierre parfaite, douce, en forme de cœur. A la lumière artificielle, elle était ocre uniforme. Réchauffée d’un petit soleil et d’attentions cet après midi, elle s’est mordorée claire à foncé et elle sera, puisque les certitudes se font plus rares et que le hasard reprend son importance, talisman.
Agnès 9-1-07 |
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François France |
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Mais depuis...
Toi nuit et jour en connivence avec le monde toi chair qui pourvoies d'air sans effiler la nuit ouverte sur drap froissé ou plage au retrait de la mer ton écrin-nid son coquillage s'y attisent des nacres y chatoient grains de soleil qu'essaime la rosée ton sourire tremblait comme oisillon en paume j'y ai tâté le pouls d'une belle allégresse sur l'au revoir glissé dans la morsure du concert
----- Message d'origine ----- Voir la mer pour la première fois, à huit ans, c’était aussi découvrir l’horizon, un espace sans limites de collines ou de maisons. La Zélande était froide en mars, le sable humide de la plage de Cadzandt était vaste et magique.
En retournant vers la petite Morris Minor parquée près de la première dune, j’ai trouvé une pierre lisse, plate et grise comme la mer du Nord. C’était le talisman, emballé précieusement dans un mouchoir et caché au fond d’un tiroir pour l’en sortir quand il fallait pour réussir plus de chance que de savoir (un examen de dessin, le permis de conduire, un rendez-vous important). Le talisman permettait de rentrer aux petites heures sans réveiller les parents, de faire s’arrêter les camions devant un pouce levé à l’entrée de l’autoroute du Sud, de ralentir le bus lors d’une arrivée tardive à l’arrêt.
Est-ce dans un déménagement qu’il s’est retrouvé oublié ? Une quarantaine d’années, fortes de santé procréatrice et de certitudes, ont ri des superstitions et n’avaient besoin que d’elles mêmes.
Voici que j’ai reçu, en cadeau d’anniversaire, une pierre parfaite, douce, en forme de cœur. A la lumière artificielle, elle était ocre uniforme. Réchauffée d’un petit soleil et d’attentions cet après midi, elle s’est mordorée claire à foncé et elle sera, puisque les certitudes se font plus rares et que le hasard reprend son importance, talisman.
Agnès 9-1-07
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