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anouk Belgique |
Posté le: 30/12/2006 08:14 | Sujet du message: RE: et les mots | |
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! Oeufs : de caviar , d'autruche .
Après tout, quelle différence ?
----- Message d'origine ----- oui, Anouk, entre le réel et le sincère... Est-ce le sincère qui émeut... La "sincérité" ? Je m'en méfie. Je m'en méfie depuis que sincèrement des gardes ont exécuté leurs ouvrages, des prisons de Rome à la Loubianka, des geôles inquisitoriales aux Kommendanturen : ils pensaient sincèrement faire le bien pour tous, et parfois même le moins pire pour chacun. Quand je veux être "sincerus", franc, honnête, sans tache comme un miroir fidèle à ce qui se trame au fond de moi, je prends le risque de porter au jour, sans les retenir, mes démons et mes merveilles. La sincérité d'un condamné ne lui accordera d'indulgence qu'à la mesure du remords, du regret, du retour qui y brille : un fanal même lointain d'une autre décision possible. Le réel ? C'est une porte vitrée, on ne la voit que par ses reflets de soi, des autres, ou par ce qui l'habille : autocollants, pastilles, rideaux. Le réel s'enfuit dans un reflet sans miroir. Reste que le larynx supporte l'effort qui fait d'un borborygme une phrase, un chant, à coup de grammaire et de vocabulaire. Dans nos tréfonds, en nos abysses, sur chaque étoile qui glisse, et tisse un pan de plus à l’infini, au carrefour voisin, à fleur de peau, à ras de terre, dans le creux de nos veines, parmi nos ruelles, dans le sillon de nos peaux, entre les ornes des vignes, à travers nos côtes, en haut des coteaux, scintillent les pleins et les déliés de l’alphabet du chaos. Donne une grammaire à ce vocabulaire, et là où tu te tiens, ton arbre à mots poussera : un plaqueminier somnolant ses kakis, dodelinant ses soleils levant dans la brume incolore du jour. As-tu jamais admiré ces boules orange mûrissant dans le froid, lorsque, fors le sapin, tous les arbres semblent muets ? Va, tissez-moi un fil ! Comme eux, tous peuvent chanter ces opéras glanés, Car : « …la musique donne des ailes à mes mots : elle les fait s’envoler, c’est beau ! Ils se posent, sur tes lèvres, pondus comme des œufs tout chauds… »
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Lilia Italie |
Posté le: 29/12/2006 23:37 | Sujet du message: RE: années passées | |
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A mon bijou
Il y avait un homme qui, venant de se reveiller, prenait son café goùtant d'avance le plaisir d'une cigarette.
Un jour, il s'est aperçu d'avoir un seul allumette....
Sans rien regretter, sans aucun désespoir, il mit la plus grande attention pour ne pas perdre la petite flamme et goùter,(o combien!) sa cigarette.
Je t'embrasse ----- Message d'origine ----- "merci Jean de faire revivre papa et maman pour la première fois par écrit de ton ressenti. Merci pour eux... je vais à mon tour de faire partarger le mien."
La dernière des fillettes ne connaît pas la chaleur de sa mère. Elle en est restée ‘’miette’’…
La dernière des fillettes N’a pas pu être mère, Elle n’en est pas devenue amère Seulement très ‘’douillette ‘’.
La dernière des fillettes a connu ses frères et sœurs pour ses 15 ans. Une réjouissance pour le cœur…
La dernière des fillettes ne connaît pas tout le vécu de ses parents, ses aînés ont voulue la préserver en se taisant.
Elle est riche, la dernière des fillettes. Il suffit qu’elle ferme les yeux pour ressentir tout l’amour chaleur qui émanait de ceux de son père.
La dernière des fillettes a maintenant le même âge que sa maman. La génétique lui a offert le cadeau de lui ressembler comme deux verres d’eau.
La dernière des fillettes est amputée de ses parents et d’une jeunesse qu’elle aurait tant désirée auprès de ses frères et sœurs, qu’elle en cherche encore son identité.
Les séquelles des guerres ont mis des barbelés sur son destin.
La dernière des fillettes est plus que fière de ses parents.
La dernière des fillettes N’aurait peut-être pas dû venir au monde. Elle n’aurait pas privé ainsi ses frères et sœurs de leur maman, leur infligeant ainsi tant de chagrin !
Peut-être que par la maladie La dernière des fillettes paie sa dette…. Elle se rend à l’âge Où sa maman s’est éteinte…
----- Message d'origine ----- Mon père quand il est arrivé à mon âge Était entouré de langes et de babillages Les garçonnets sont devenus grands-pères Et les fillettes sont toutes des grands-mères Qui gardent dans leurs souvenirs les mystères Du père quand il en était à mon âge Il avait le dos cabossé par deux guerres À quoi rêvait-il quand il avait mon âge ?
Et me manque dans les miroirs Comme mon reflet, mon histoire Ma peau de vous, mon visage
Ma mère, comprit que jamais elle n’aurait jamais Les premiers jours, les derniers soirs de mon âge La tête sur son oreiller, les rêves déprogrammés Elle a laissé d’autres finir son ouvrage Eux gardent dans des souvenirs les mystères Des parfums épars dans le col de la mère De toutes ces échardes si bien diffamées Dans les rêves morts qu’avaient tissés ma mère
Et me manque dans les miroirs Comme mon reflet, mon histoire Ma peau de vous, mon visage
Mon autre père, quand il a reçu mon âge Partait tôt le matin, chargé de courage Ombre de silence, doux bonheur sur terre Qu’il recherchait partout, fuyant chaque guerre Taiseux sur le passé, les yeux sur la page D’un journal étalé, et passe l’orage Il avait, dans les yeux, tout un savoir faire De ce qu’il aurait fait rien qu’avec mon âge
Et me manque dans les miroirs Comme mon reflet, mon histoire Ma peau de vous, mon visage
Mon autre mère, n’a jamais eu d’âge Elle n’aurait pas pu trouver ça bien sage Quand elle brûlait d’un éclair de colère, Quand elle forçait ses sentiments à se taire Avec la morale pour vocabulaire Et comme des manques dans le langage Pour dire un « je t’aime », loin des maquillages Du devoir d’être fort, quels que soient nos âges
Et me manque dans les miroirs Comme mon reflet, mon histoire Ma peau de vous, mon visage
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babel |
Posté le: 29/12/2006 16:26 | Sujet du message: le réel, le sincère, et les mots | |
Email: babel@etoiles.net | |
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oui, Anouk, entre le réel et le sincère... Est-ce le sincère qui émeut... La "sincérité" ? Je m'en méfie. Je m'en méfie depuis que sincèrement des gardes ont exécuté leurs ouvrages, des prisons de Rome à la Loubianka, des geôles inquisitoriales aux Kommendanturen : ils pensaient sincèrement faire le bien pour tous, et parfois même le moins pire pour chacun. Quand je veux être "sincerus", franc, honnête, sans tache comme un miroir fidèle à ce qui se trame au fond de moi, je prends le risque de porter au jour, sans les retenir, mes démons et mes merveilles. La sincérité d'un condamné ne lui accordera d'indulgence qu'à la mesure du remords, du regret, du retour qui y brille : un fanal même lointain d'une autre décision possible. Le réel ? C'est une porte vitrée, on ne la voit que par ses reflets de soi, des autres, ou par ce qui l'habille : autocollants, pastilles, rideaux. Le réel s'enfuit dans un reflet sans miroir. Reste que le larynx supporte l'effort qui fait d'un borborygme une phrase, un chant, à coup de grammaire et de vocabulaire. Dans nos tréfonds, en nos abysses, sur chaque étoile qui glisse, et tisse un pan de plus à l’infini, au carrefour voisin, à fleur de peau, à ras de terre, dans le creux de nos veines, parmi nos ruelles, dans le sillon de nos peaux, entre les ornes des vignes, à travers nos côtes, en haut des coteaux, scintillent les pleins et les déliés de l’alphabet du chaos. Donne une grammaire à ce vocabulaire, et là où tu te tiens, ton arbre à mots poussera : un plaqueminier somnolant ses kakis, dodelinant ses soleils levant dans la brume incolore du jour. As-tu jamais admiré ces boules orange mûrissant dans le froid, lorsque, fors le sapin, tous les arbres semblent muets ? Va, tissez-moi un fil ! Comme eux, tous peuvent chanter ces opéras glanés, Car : « …la musique donne des ailes à mes mots : elle les fait s’envoler, c’est beau ! Ils se posent, sur tes lèvres, pondus comme des œufs tout chauds… » |
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anouk Belgique |
Posté le: 29/12/2006 10:30 | Sujet du message: RE: années passées | |
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Ah non , tu n'as pas le droit de regretter d'être née, une si jolie frimousse; tu t'es déjà vue dans les yeux de ton chéri ? Que serait-il sans Toi ? N'empêche , c'est très beau ce que vous arrivez à écrire là, vos textes réalistes ! J'en vibre très très fort. A une super "MIETTE" : plein de doudouces, Anouk
----- Message d'origine ----- "merci Jean de faire revivre papa et maman pour la première fois par écrit de ton ressenti. Merci pour eux... je vais à mon tour de faire partarger le mien."
La dernière des fillettes ne connaît pas la chaleur de sa mère. Elle en est restée ‘’miette’’…
La dernière des fillettes N’a pas pu être mère, Elle n’en est pas devenue amère Seulement très ‘’douillette ‘’.
La dernière des fillettes a connu ses frères et sœurs pour ses 15 ans. Une réjouissance pour le cœur…
La dernière des fillettes ne connaît pas tout le vécu de ses parents, ses aînés ont voulue la préserver en se taisant.
Elle est riche, la dernière des fillettes. Il suffit qu’elle ferme les yeux pour ressentir tout l’amour chaleur qui émanait de ceux de son père.
La dernière des fillettes a maintenant le même âge que sa maman. La génétique lui a offert le cadeau de lui ressembler comme deux verres d’eau.
La dernière des fillettes est amputée de ses parents et d’une jeunesse qu’elle aurait tant désirée auprès de ses frères et sœurs, qu’elle en cherche encore son identité.
Les séquelles des guerres ont mis des barbelés sur son destin.
La dernière des fillettes est plus que fière de ses parents.
La dernière des fillettes N’aurait peut-être pas dû venir au monde. Elle n’aurait pas privé ainsi ses frères et sœurs de leur maman, leur infligeant ainsi tant de chagrin !
Peut-être que par la maladie La dernière des fillettes paie sa dette…. Elle se rend à l’âge Où sa maman s’est éteinte…
----- Message d'origine ----- Mon père quand il est arrivé à mon âge Était entouré de langes et de babillages Les garçonnets sont devenus grands-pères Et les fillettes sont toutes des grands-mères Qui gardent dans leurs souvenirs les mystères Du père quand il en était à mon âge Il avait le dos cabossé par deux guerres À quoi rêvait-il quand il avait mon âge ?
Et me manque dans les miroirs Comme mon reflet, mon histoire Ma peau de vous, mon visage
Ma mère, comprit que jamais elle n’aurait jamais Les premiers jours, les derniers soirs de mon âge La tête sur son oreiller, les rêves déprogrammés Elle a laissé d’autres finir son ouvrage Eux gardent dans des souvenirs les mystères Des parfums épars dans le col de la mère De toutes ces échardes si bien diffamées Dans les rêves morts qu’avaient tissés ma mère
Et me manque dans les miroirs Comme mon reflet, mon histoire Ma peau de vous, mon visage
Mon autre père, quand il a reçu mon âge Partait tôt le matin, chargé de courage Ombre de silence, doux bonheur sur terre Qu’il recherchait partout, fuyant chaque guerre Taiseux sur le passé, les yeux sur la page D’un journal étalé, et passe l’orage Il avait, dans les yeux, tout un savoir faire De ce qu’il aurait fait rien qu’avec mon âge
Et me manque dans les miroirs Comme mon reflet, mon histoire Ma peau de vous, mon visage
Mon autre mère, n’a jamais eu d’âge Elle n’aurait pas pu trouver ça bien sage Quand elle brûlait d’un éclair de colère, Quand elle forçait ses sentiments à se taire Avec la morale pour vocabulaire Et comme des manques dans le langage Pour dire un « je t’aime », loin des maquillages Du devoir d’être fort, quels que soient nos âges
Et me manque dans les miroirs Comme mon reflet, mon histoire Ma peau de vous, mon visage
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la dernière des fillettes France |
Posté le: 29/12/2006 10:01 | Sujet du message: RE: années passées | |
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"merci Jean de faire revivre papa et maman pour la première fois par écrit de ton ressenti. Merci pour eux... je vais à mon tour de faire partarger le mien."
La dernière des fillettes ne connaît pas la chaleur de sa mère. Elle en est restée ‘’miette’’…
La dernière des fillettes N’a pas pu être mère, Elle n’en est pas devenue amère Seulement très ‘’douillette ‘’.
La dernière des fillettes a connu ses frères et sœurs pour ses 15 ans. Une réjouissance pour le cœur…
La dernière des fillettes ne connaît pas tout le vécu de ses parents, ses aînés ont voulue la préserver en se taisant.
Elle est riche, la dernière des fillettes. Il suffit qu’elle ferme les yeux pour ressentir tout l’amour chaleur qui émanait de ceux de son père.
La dernière des fillettes a maintenant le même âge que sa maman. La génétique lui a offert le cadeau de lui ressembler comme deux verres d’eau.
La dernière des fillettes est amputée de ses parents et d’une jeunesse qu’elle aurait tant désirée auprès de ses frères et sœurs, qu’elle en cherche encore son identité.
Les séquelles des guerres ont mis des barbelés sur son destin.
La dernière des fillettes est plus que fière de ses parents.
La dernière des fillettes N’aurait peut-être pas dû venir au monde. Elle n’aurait pas privé ainsi ses frères et sœurs de leur maman, leur infligeant ainsi tant de chagrin !
Peut-être que par la maladie La dernière des fillettes paie sa dette…. Elle se rend à l’âge Où sa maman s’est éteinte…
----- Message d'origine ----- Mon père quand il est arrivé à mon âge Était entouré de langes et de babillages Les garçonnets sont devenus grands-pères Et les fillettes sont toutes des grands-mères Qui gardent dans leurs souvenirs les mystères Du père quand il en était à mon âge Il avait le dos cabossé par deux guerres À quoi rêvait-il quand il avait mon âge ?
Et me manque dans les miroirs Comme mon reflet, mon histoire Ma peau de vous, mon visage
Ma mère, comprit que jamais elle n’aurait jamais Les premiers jours, les derniers soirs de mon âge La tête sur son oreiller, les rêves déprogrammés Elle a laissé d’autres finir son ouvrage Eux gardent dans des souvenirs les mystères Des parfums épars dans le col de la mère De toutes ces échardes si bien diffamées Dans les rêves morts qu’avaient tissés ma mère
Et me manque dans les miroirs Comme mon reflet, mon histoire Ma peau de vous, mon visage
Mon autre père, quand il a reçu mon âge Partait tôt le matin, chargé de courage Ombre de silence, doux bonheur sur terre Qu’il recherchait partout, fuyant chaque guerre Taiseux sur le passé, les yeux sur la page D’un journal étalé, et passe l’orage Il avait, dans les yeux, tout un savoir faire De ce qu’il aurait fait rien qu’avec mon âge
Et me manque dans les miroirs Comme mon reflet, mon histoire Ma peau de vous, mon visage
Mon autre mère, n’a jamais eu d’âge Elle n’aurait pas pu trouver ça bien sage Quand elle brûlait d’un éclair de colère, Quand elle forçait ses sentiments à se taire Avec la morale pour vocabulaire Et comme des manques dans le langage Pour dire un « je t’aime », loin des maquillages Du devoir d’être fort, quels que soient nos âges
Et me manque dans les miroirs Comme mon reflet, mon histoire Ma peau de vous, mon visage
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Mon père quand il est arrivé à mon âge Était entouré de langes et de babillages Les garçonnets sont devenus grands-pères Et les fillettes sont toutes des grands-mères Qui gardent dans leurs souvenirs les mystères Du père quand il en était à mon âge Il avait le dos cabossé par deux guerres À quoi rêvait-il quand il avait mon âge ?
Et me manque dans les miroirs Comme mon reflet, mon histoire Ma peau de vous, mon visage
Ma mère, comprit que jamais elle n’aurait jamais Les premiers jours, les derniers soirs de mon âge La tête sur son oreiller, les rêves déprogrammés Elle a laissé d’autres finir son ouvrage Eux gardent dans des souvenirs les mystères Des parfums épars dans le col de la mère De toutes ces échardes si bien diffamées Dans les rêves morts qu’avaient tissés ma mère
Et me manque dans les miroirs Comme mon reflet, mon histoire Ma peau de vous, mon visage
Mon autre père, quand il a reçu mon âge Partait tôt le matin, chargé de courage Ombre de silence, doux bonheur sur terre Qu’il recherchait partout, fuyant chaque guerre Taiseux sur le passé, les yeux sur la page D’un journal étalé, et passe l’orage Il avait, dans les yeux, tout un savoir faire De ce qu’il aurait fait rien qu’avec mon âge
Et me manque dans les miroirs Comme mon reflet, mon histoire Ma peau de vous, mon visage
Mon autre mère, n’a jamais eu d’âge Elle n’aurait pas pu trouver ça bien sage Quand elle brûlait d’un éclair de colère, Quand elle forçait ses sentiments à se taire Avec la morale pour vocabulaire Et comme des manques dans le langage Pour dire un « je t’aime », loin des maquillages Du devoir d’être fort, quels que soient nos âges
Et me manque dans les miroirs Comme mon reflet, mon histoire Ma peau de vous, mon visage
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