le forum de julos

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   Trier par date décroissante
annick
France
Posté le:
23/12/2006 01:09
Sujet du message:
conte de noël
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Email:
annick.vernier@wanadoo.fr
 
chaque année, au moment de Noël, je revisite par la pensée une aventure qui nous est arrivée en montagnes de Gap (près de St Bonnet, au col de Gleize).
Le fil du temps venait de nous jouer de mauvais tours, et spontanément, nous avions pris un peu de hauteur dans un cadre de montagnes, simple et grandiose à la fois.
Nous nous étions rapidement improvisés apprentis berger, bergère, et nous partions, chaque matin, au milieu des sons des éclats de sources.
C'est sur ces hauteurs que la voix d'un berger nous est parvenue d'un autre versant de la montagne. Sa voix nue envahissait l'espace et nous enveloppait. Il vocalisait là, en maître, son bonheur d'être berger, et nous étions les invités de cette plénitude. Je ne me doutais pas que ces instants auraient autant le don de s'éterniser dans ma tête de citadine de cette plaine dormeuse.
Quand tous les centimètres généreux de la neige sont venus, ce berger rieur, nous a fait un autre cadeau silencieux de montagnard. Il a encore réussi à nous couper le sifflet, en nous apportant la douceur d'un agneau qui venait de naître.
Sacré farceur, ce berger qui toujours le sourire aux lèvres prenait plaisir à nous jouer de bons tours !
A croire que quelque chose de son avenir était, déjà d'un autre berceau.

Maintenant, je me dis que là-haut, après tout, il était forcément un peu, le voisin de "l'homme qui plantait des arbres", et qu'au fond, la mémoire de quelque hauteur, nous garde toujours une parcelle d'air vif et oxygéné.


Bon Noël à tous
qu'il soit surtout pétillant, oxygéné, et comblé de bonnes rencontres, car si je vous raconte, aujourd'hui cette histoire, c'est que sur le versant de la vie, j'ai rencontré aussi un autre berger, un peu spécial. Il faisait paître ses mots dans la douce prairie d'une sphère musicale. C'était un premier avril (au dégel!), il a posé 2 bises irisées sur mes joues. j'ai eu beau me frotter les yeux, ce choc m'a fait voir 36 arc-en-ciel !
Et à ce jour, malgré mes efforts répétés, je n'ai toujours pas d'explications plus claires à donner à ce sujet!
annick
 

François
France
Posté le:
23/12/2006 06:15
Sujet du message:
RE: conte de noël DANS LE GOÜT CHRETIEN
Répondre            
Email:
francois.laur@wanadoo.fr
 
Dehors, il gelait à pierre fendre ; pourtant les pierres ne se fendaient pas : depuis cinq jours, des plumettes n'avaient cessé d'épaissir l'édredron qui tenait la terre bien au chaud. Le boeuf contemplait sans les voir de son oeil forcément bovin la crèche et le ratelier où semblait, comme par miracle, se renouveler le foin à mesure qu'il le mangeait. Dans la tiédeur de l'étable, il ruminait de vagues pensées, qu'il ressassait interminablement au rythme lent de ses mâchoires. L'âne se gardait de braire. Peut-être se défendait-il de troubler le calme de cette nuit lumineuse ; peut-être avait-il peur que, s'il poussait un cri, celui-ci, dès la porte franchie, se trouvât surgelé par l'air glacé, dur comme du verre. Ce serait trop horrible, quand viendrait le dégel, d'avoir les oreilles écorchées par ce bruit qui dégoulinerait, se répandrait discordant à travers la campagne. Il se pourrait que les dindons encore vivants en fussent si effrayés qu'ils mêleraient leurs stupides glouglououou aux kâr-kuak kâr-kuak criards des pintades. Quel tintamarre ! Le bébé en serait interloqué ; il risquerait d'en avaler de travers sa gorgée de lait virginal ; à coup sûr, alors, il se mettrait à brailler. "Non, pas ça, surtout pas ça !", se disait l'âne en tentant désespérément de réprimer son irrésistible besoin. S'il avait fait jour, on aurait pu le voir gonfler ses joues grises, enfouir sa queue entre ses cuisses serrées tout en battant des oreilles. Mais il faisait nuit. La nuit la plus longue, vraiment ? A travers les rideaux tissés à la lucarne par les araignées pour rendre le local plus habitable, des myriades d'étoiles scintillaient, pareilles à des diamants sur le velours bleu marine du ciel. C'était beau comme un ciel de rêve, un ciel de reine, un ciel de lit. Malgré sa condition d'âne, il n'avait pas été long à comprendre lorque la femme et l'homme étaient entrés dans l'étable, le soir. Encore des gens à qui tous les tenanciers d'hôtel avaient fermé leur porte ! L'homme paraissait désemparé. Il avait conduit sa compagne jusqu'à l'endroit le moins froid ; puis, avec des gestes hésitants et patauds, il avait quitté son propre manteau, l'avait jeté sur ses épaules avant de rassembler une couche de foin qu'il avait recouverte de son vêtement. Tout chuchotis, il avait ensuite aidé la jeune femme à s'asseoir ; elle, dans l'ombre, avait l'air un peu inquiet : ce devait être la première fois. L'âne, d'u coup d'oeil discret - il ne voulait pas passer pour un malotru - s'était assuré que ce serait un garçon. Seuls les bruits de mastication du boeuf avaient, un temps, troublé le silence. Puis, dans le noir devenu tout noir, des gémissements, entrecoupés de halètements, lui avaient donné le signal : puisque l'homme (Dieu avait-il réellement besoin de lui ?) se montrait manifestement incapable d'accomplir le nécessaire, lui, tout âne qu'il était, s'était mis à disposer en ovale des pailles qu'il savait propres, prenant grand soin de vérifier que ne s'y mêlaient pas de chardons. Lorsqu'il en avait jugé l'épaisseur suffisante, il avait échauffé la litière de son haleine d'âne, brin à brin. Il lui en avait fallu, de l'obstination ! Mais il y était parvenu. Juste à temps, d'ailleurs ! La température atteignit une douceur parfaite à l'instant même où le nouveau-né prenait place. Alors avait éclaté au firmament cette musique d'ange, si mélodieuse, si suave, chantant l'Emmanuel. L'Emmanuel ! mais il y avait de quoi combler un âne, et même une mule ! Jésus ! Qu'elle était belle, cette musique ! Si majestueuse ! Il aurait tant voulu la garder dans ses oreilles. C'était vraiment de la grande musique...

Pour le remercier, l'enfant-dieu lui agrandit les pavillons.


----- Message d'origine -----
chaque année, au moment de Noël, je revisite par la pensée une aventure qui nous est arrivée en montagnes de Gap (près de St Bonnet, au col de Gleize).
Le fil du temps venait de nous jouer de mauvais tours, et spontanément, nous avions pris un peu de hauteur dans un cadre de montagnes, simple et grandiose à la fois.
Nous nous étions rapidement improvisés apprentis berger, bergère, et nous partions, chaque matin, au milieu des sons des éclats de sources.
C'est sur ces hauteurs que la voix d'un berger nous est parvenue d'un autre versant de la montagne. Sa voix nue envahissait l'espace et nous enveloppait. Il vocalisait là, en maître, son bonheur d'être berger, et nous étions les invités de cette plénitude. Je ne me doutais pas que ces instants auraient autant le don de s'éterniser dans ma tête de citadine de cette plaine dormeuse.
Quand tous les centimètres généreux de la neige sont venus, ce berger rieur, nous a fait un autre cadeau silencieux de montagnard. Il a encore réussi à nous couper le sifflet, en nous apportant la douceur d'un agneau qui venait de naître.
Sacré farceur, ce berger qui toujours le sourire aux lèvres prenait plaisir à nous jouer de bons tours !
A croire que quelque chose de son avenir était, déjà d'un autre berceau.

Maintenant, je me dis que là-haut, après tout, il était forcément un peu, le voisin de "l'homme qui plantait des arbres", et qu'au fond, la mémoire de quelque hauteur, nous garde toujours une parcelle d'air vif et oxygéné.


Bon Noël à tous
qu'il soit surtout pétillant, oxygéné, et comblé de bonnes rencontres, car si je vous raconte, aujourd'hui cette histoire, c'est que sur le versant de la vie, j'ai rencontré aussi un autre berger, un peu spécial. Il faisait paître ses mots dans la douce prairie d'une sphère musicale. C'était un premier avril (au dégel!), il a posé 2 bises irisées sur mes joues. j'ai eu beau me frotter les yeux, ce choc m'a fait voir 36 arc-en-ciel !
Et à ce jour, malgré mes efforts répétés, je n'ai toujours pas d'explications plus claires à donner à ce sujet!
annick
 

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